Société.

Mariage pour Tous : Communiqué de presse.

 

Fédération de la Gironde de la Libre Pensée

Secrétariat administratif

16, rue du Languedoc

33700 MERIGNAC

Courriel : librepensee.gironde@orange.fr

christianbaque@wanadoo.fr 

 

 

À propos de l’attitude actuelle de l’Église catholique

et du débat sur le mariage de personnes de même sexe

 

Pour la pleine égalité des droits

 

La Libre Pensée est pour le droit à toute personne de vivre en commun avec qui elle le souhaite. C'est l’union libre. Et bien que le mariage ne soit pas la tasse de thé des libres penseurs, la Libre Pensée se prononce pour la liberté de mariage.

Le mariage est une convention, un contrat qui crée des droits et des devoirs. Sa forme a pu évoluer à travers l’Histoire, elle continue d’évoluer et évoluera encore demain. Rien n’est figé dans le marbre du dogme religieux. Ce n’est pas un acte sacré. Le mariage, l’union entre des êtres, sont de nature humaine.

En conséquence, la Libre Pensée considère que le mariage civil doit être permis entre toutes personnes qui le désirent, de quel que sexe qu’elles soient.

 

Qui définit quoi ?

 

L’identité des êtres humains se définit-elle par le sexe ou par la sexualité ? C’est un fait : il y a des hommes et il y a des femmes. Comme l’exception justifie la règle, il peut y avoir des êtres humains à la frontière fluctuante de ces deux sexes. Mais ce qui fonde l’identité d’une femme ou d’un homme, c’est son sexe, au sens générique du terme.

La sexualité s’inscrit dans un autre registre. Selon les goûts, les pratiques, les préférences, les affinités, elle peut être de telle nature ou telle autre. La sexualité est l’effet du sexe et non la cause. Elle peut varier selon les moments, la vie, les expériences. Elle peut donc être changeante et, dès lors, elle ne peut être l’identité des êtres humains. Elle en est une conséquence qui peut évoluer.

Cette situation « mouvante » ne peut donc être traduite de manière législative et réglementaire. Le « genre » n’est pas facteur de constitution d’une identité.

 

La question des enfants

 

Un couple composé d’un homme et d’une femme peut avoir un enfant. Si cela est impossible pour des raisons, notamment médicales, ces personnes peuvent adopter ou utiliser la Procréation Médicalement Assistée et devrait pouvoir aussi bénéficier de la Gestation pour autrui.

En conséquence de sa position sur l’union libre et de la liberté de mariage, la Libre Pensée estime que la notion d’égalité des droits impose que les gens de même sexe qui forment un couple doivent avoir strictement les mêmes droits en matière parentale. Ils doivent pouvoir adopter, utiliser la Procréation Médicalement Assistée et la Gestation pour autrui.

Sinon, la notion républicaine d’égalité des droits est bafouée. Sinon, nous sommes dans une société arbitraire.

 

La liberté pour tous

 

L’épiscopat catholique a, sur cette question, livré son opposition. Pour la Libre Pensée, l’épiscopat catholique a parfaitement le droit de s’exprimer. Cela s’appelle la Démocratie.

La Libre Pensée partage le point de vue de Rosa Luxembourg : « La liberté, c’est toujours la liberté de celui qui pense autrement ». Elle n’appellera jamais à la répression contre quiconque.

Sa position a été définie par Aristide Briand, libre penseur, au moment du débat sur l’adoption de la loi de Séparation des Églises et de l’État de 1905: « Pour nous, républicains, la Séparation, c’est la disparition de la religion officielle, c’est la République rendue au sentiment de sa dignité et au respect de ses principes fondamentaux. Ils lui commandent de reprendre sa liberté, mais ils n’exigent pas que ce soit par un geste de persécution. Ce que veulent les Libres Penseurs, c’est que vous arrachiez à l’Église le bouclier officiel derrière lequel elle peut s’abriter contre les efforts de la Pensée Libre ; ce qu’ils ont seulement le droit d’exiger, c’est que l’État les mette face à face avec l’Église pour lutter à armes égales pour pouvoir opposer enfin en combat loyal, la force de la Raison aux brutalités du dogme. Je termine: si vous voulez que la Raison Libre ait un abri, construisez-le lui ; mais n’essayez pas de la faire coucher dans le lit de l’Église. Il n’a pas été fait pour elle ».

 

Le cléricalisme, ce n’est pas que les Évêques disent ce qu’ils veulent ; c’est que le gouvernement et les Institutions lui obéissent. Le cléricalisme, ce n’est pas que l’Église se prononce contre la contraception ; c’est que les pouvoirs publics étranglent financièrement les centres de Planning familial. Le cléricalisme, ce n’est pas que le Pape fulmine contre le port du préservatif ; c’est que l’ONU refuse de donner les moyens de son utilisation en Afrique. Le cléricalisme, ce n’est pas que les Emirats arabes réclament l’application du Délit de Blasphème, c’est que l’Union européenne veuille le rétablir.

 

L'Église catholique célèbre de son côté un mariage religieux, c'est son affaire. L' Église, les Églises, disent ce qu'elles veulent, expriment leurs positions réactionnaires et rétrogrades aux yeux de tous. La République décide.

 

La Fédération de la Gironde de la Libre Pensée s’oppose donc résolument aux positions défendues par toutes les religions monothéistes et particulièrement, dans notre pays, par l’Église catholique. La Libre Pensée demande au gouvernement d’être fidèle au mandat républicain et ne pas céder devant les exigences des dogmes religieux. Il en va de la défense de la démocratie et du respect de la laïcité.

 

Bordeaux le 22 novembre 2012